Alexis ou le Traité du Vain Combat

« Il est terrible que le silence puisse être une faute (…). Lorsque le silence s’est établi dans une maison, l’en faire sortir est difficile ; plus une chose est importante, plus il semble qu’on veuille la taire. On dirait qu’il s’agit d’une matière congelée, de plus en plus dure et massive : la vie continue sous elle ; seulement, on ne l’entend pas. (…), et tout silence n’est fait que de paroles qu’on n’a pas dites.

(…)

L’amour (…) est un sentiment que je n’ai pas ressenti par la suite ; il faut trop de vertus pour en être capable ; je m’étonne que mon enfance ait pu croire en une passion si vaine, presque toujours menteuse et nullement nécessaire, même à la volupté. »

Marguerite Yourcenar, « Alexis ou le Traité du Vain Combat »

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